Les racines sont à la mode, celles d'antan surtout. Pour les plus connues, comme la bonne vieille betterave cuisinée depuis le 2è siècle, il est de bon ton aujourd'hui de la goûter crue, râpée, en salade ou en chips. Pourquoi pas ? Si c'est bon. J'ai donc voulu essayer. Il y en a plein en ce moment sur les étals de marché, chez les petits producteurs de la région parisienne. Il faut d'abord l'éplucher on m'a dit, là on a les doigts tout violacé pas beau, puis la râper très finement. J'ai pris la râpe côté petits trous : une bouillie rougeasse est sortie de l'autre côté. Mes doigts étaient définitivement teintés vieux rose (bien plus qu'avec de la betterave cuite). Bien décidée à réussir ma "betterave crue râpée branchée", j'ai attrapé une autre betterave, je l'ai épluchée et je l'ai passée à la râpe à gros trous : résultat tristement identique. Rien à faire, gorgée de sucre, la betterave ne se râpe pas bien, elle se liquéfie. Mon plan de travail suintait de jus rougeot, mes ongles semblaient trempés dans du sang séché, j'ai dit basta on va goûter. Pouahhh ! Une odeur de terre, de racine, s'accroche à mes narines et se pavane salement sur ma langue. C'est âpre, rustique, terreux. Pas bon, mais alors pas bon du tout. J'ai tout bazardé à la poubelle. Moralité : les modeux de la capitale devraient tâter de leurs recettes avant de les lancer à grands coups de "c'est comme ça que c'est meilleur". Je n'étais déjà pas très fan de la betterave cuite mais au moins elle est douce, sucrée et tendre. Je vais d'ailleurs de ce pas en acheter une ou deux pour faire une bonne vieille salade traditionnelle avec du chèvre sec, des noix et de la mâche (recette à venir). Pas très branché mais plutôt bon. L'essentiel, non ? Votre avis sur ce sujet m'intéresse !
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