lillyinthevallee

Exposition Portraits d'Ecrivains de 1850 à nos jours.

A voir ! Une galerie de portaits étonnante. Des clichés d'écrivains majeurs réalisés par les plus grands photographes de l'histoire de la photo. On croise Colette, Marguerite Duras, André Breton, Samuel Beckett, Joseph Kessel... Que du beau monde littéraire sous son meilleur profil.

Honneur au maître des lieux, Victor Hugo est l'auteur le plus représenté. On le voit en exil, dans sa maison, en famille, en train de travailler. La collection de photographies de la Maison de Victor Hugo va de 1850 à 1885. Elle est complété par les formidables collections Roger Viollet pour le début du 20è siècle, et par les collections de la Maison de la photo pour la fin du 20è siècle.

Une visite très intéressante qui fait revivre toutes ces belles personnalités du monde littéraire. On s'amuse à les voir poser avec un plaisir évident sous l'objectif de photographes aussi célèbres qu'eux. Ce qui nous amène à réfléchir sur la vanité des artistes...

Du 5 novembre au 31 janvier 2010.

On y va : Maison de Victor Hugo, 6 Place Victor Hugo, Paris 4è. 01 42 72 10 16

Le monde selon Arnold, Giles Milton, Buchet-Chastel

Loufoque et exubérant !

Aimez-vous les champignons sauvages ? Arnold en raffole, il en est toqué. Il sait les reconnaître, où les cueillir et comment les cuisiner selon leurs personnalités. Il en parle avec amour et enthousiame, même quand ils sont mortels. Il est devenu un spécialiste reconnu dans le monde entier. Il donne des conférences, écrit des articles, fait des recherches pour les cultiver. Lors d'un séjour en France, dans le Morvan, à l'occasion d'une promenade en forêt à la chasse aux champignons avec sa femme Flora, Arnold fait une étrange découverte qui va bouleverser sa vie d'anglais tranquille.  Le voilà embarqué dans une incroyable  et  cocasse  aventure où un complot international, nourrit par les pays de l'Est, menace le fantasque Arnold et sa passion des champignons. Roman drôle et séduisant, formidablement bien écrit, avec d'intéressantes références historiques, un rythme soutenu et de belles envolées gourmandes et sensuelles. Belle histoire d'amour contrariée. Les passions dans un couple, ça se partage mais peut-on suivre l'autre dans sa folie ? La fin inattendue épate totalement.

J'ai adoré : la belle vitalité qui se dégage de ces pages, la bonne humeur communicative d'Arnold, ses rêves de paradis sur terre et ses bonnes recettes de cuisine. Les oronges cuisinés par Arnold donnent délicieusement fai  . Ce roman joyeux fait un bien fou. A s'offrir et à offrir ! Pensez-y pour les fêtes de fin d'année. 

Traduit de l'anglais par Florence Hertz.

Le monde selon Arnold, une histoire d'amour et de champignons, Giles Milton, éditions Buchet-Chastel. 336 p 22 €. En vente sur mon blog : http://www.leslivresquejaime.net/

Historien et journaliste spécialiste de l'histoire des voyages et des explorations, Giles Milton a écrit plusieurs romans dont quatre ont été traduit en Français. On se souvient de l'excellent "le nez d'Edward Trencom" paru en 2007 chez Buchet-Chastel.

 

Code 1879, Dan Waddell, Rouergue

Le polar d'octobre : génial et original !

Un cadavre découvert dans un cimetière de l'ouest londonien. L'homme poignardé et amputé de ses deux mains ne révèle pas d'identité. Pas d'indice sauf une étrange inscription faite au couteau dans la peau de la victime "1A137" et sur son portable le dernier N° composé : 1879. Le commissaire Foster et son assistante Heather n'ont rien de plus à se mettre sous la dent. L'indice laissé par le tueur pousse les enquêteurs à faire appel à un étonnant personnage, Nigel Barnes, généalogiste professionnel fauché. Il fouille dans le passé et plonge dans l'obscur 19è siècle et les bas fonds du Londres Victorien. Cette piste sera-t-elle la bonne ? Un second corps ne tarde pas à se manifester. Combien seront-ils ? Quel sorte de compte à rebours est lancé ? Palpitante enquête entre hier et aujourd'hui faisant appel à une "science" nouvelle : la généalogie. Passionnant et inédit, ce polar se dévore d'un trait sans respiration. Le trio mis en scène, le commissaire son inspectrice et le généalogiste, fonctionne à merveille et crée une ambiance d'enquête d'un type nouveau autour des secrets révélés par les arbres généalogiques. L'écriture est précise et vive, le style contemporain s'inspire des grands polars de tradition anglais qu'on adore. Le suspense est total jusqu'à la fin où l'horreur le dispute à la montre. Excellent.

Traduit de l'anglais par J.R Dastugue.

J'ai adoré : l'ambiance du vrai polar anglais revu au goût du jour, la tension, la psychologie des personnages, les allers et retours avec le passé poisseux du Londres Visctorien. Un réussite totale. J'espère qu'il y aura d'autres enquêtes de Foster, Heather et Nigel.

Code 1879, Dan Waddel, Rouergue. 288 p, 20 €. En vente sur ce blog (colonne de droite un clic sur la couverture, merci).

 

 

         

Craquez pour les petits biscuits (Mango)

 
 Mon nouveau livre de recettes est en librairie le 22 octobre !

30 recettes de délicieux petits biscuits délicats à servir à l'heure du thé mais aussi des petits biscuits gourmands pour le goûter des enfants et des grands et enfin des biscuits festifs pour attendre le père-noël, très bec sucré comme chacun sait.

Des recettes faciles, sympas et qui font plaisir à préparer, offrir et déguster. J'ai adoré faire ce petit livre avec la sympathique équipe des éditions Mango. J'espère que vous aurez plaisir à faire mes recettes.

Craquez pour les petits biscuits (édition Mango) 9,80 € en vente sur mon nouveau blog : lacuisinequejaime.net que je vous invite à découvrir : http://lacuisinequejaime.net.

Pour  recevoir mon livre à prix d'amis 9 € avec frais de port offert : un mail avec votre adresse sur le lien "contactez-moi" de mon blog lacuisinequejaime.net   

Pas aimé le film "Elle s'appelait Sarah"

La sortie du film est l'occasion de parler du roman que j'ai beaucoup aimé, lui. Le film m'a déçue. Kristin Scott Thomas est le seul intérêt et pourtant la lumière très laide ne l'avantage pas. Tout le monde joue faux et sans passion, surtout les gamins. Il n'y a aucune tension, aucun rythme, aucune émotion. Tout le monde s'ennuie, comédiens et spectateurs compris. Bref ! Un très mauvais mélo. Quel gâchis !!!

 
Lisez plutôt le roman de Tatiana de Rosnay paru en 2006 et réédité aujourd'hui. Au niveau historique c'est très intéressant, au niveau du suspense c'est impeccable et au niveau de l'émotion il y a la bonne dose. Parfois limite. L'histoire est celle d'une journaliste américaine vivant à Paris, âgée d'une quarantaine d'année et qui prépare un sujet sur les jours sombres du Vel' d'Hiv transformé en camp lors de la rafle des juifs de Paris  organisée par la police française le 16 juillet 1942. En menant son enquête un point la sidère : ses beaux parents ont emménagé dans un appartement du Marais, qu'ils ont par la suite acheté, quelques jours après la fameuse rafle et le départ forcé des familles juives habitant sur place. Le savait-il ? Qui était cette famille juive ? Qu'était-elle devenue ? Julia enquête sur ce que les français préfèrent taire : leur collaboration passive sous l'occupation allemande. Elle dérange et agace sa belle famille et son mari. Elle s'entête. Quel secret de famille va-t-elle faire surgir au grand jour ? Une chose est certaine, cette histoire sortie d'un passé glauque va transformer le présent et l'avenir de Julia. Un roman très bien construit, avec des allers et retours entre hier et aujourd'hui équilibrés, un récit bien documenté et très bien mené. Le ton touche et captive. On se laisse embarquer par les personnages, tous très attachants. On est ému, on a honte, on regrette de ne rien pouvoir changer à l'Histoire. Un roman qui nous suit encore quand la dernière page est refermée. 

Elle s'appelait Sarah, réédition, 368 p 22 €, éditions Eloïse d'Ormesson. 

Blues pour Elise, Léonora Miano, Plon

Frais et léger !

Les "bigger than life" sont un groupe de quatre jeunes femmes d'aujourd'hui, françaises noires, parisiennes, bonnes copines qui partagent soucis, joies et conseils de beauté avec drôlerie, optimisme et bonne humeur. De tempéraments différents Alaska, Shale, Malaïka et Amahoro font de l'amour la quête existentielle de leur vie. Rien de très nouveau sauf la façon dont elles décident, choisissent et assument. Les hommes ne sont pas absents du roman, Michel et Gaetan se débattent également avec de grandes questions sur leurs chéries dont un amusant soupçon de trop grande expérience amoureuse qui fâche Michel pendant plusieurs semaines. Il y a de l'humour, de la tendresse, de la vie. La musique accompagne le mouvement et les humeurs, une sélection de morceaux est citée en fin de chaque chapitre pour l'ambiance. La belle plume de Léonora Miano donne tout son intérêt à cette saga amoureuse. Elle écrit avec élégance et humour sur un ton très contemporain mais jamais cavalier. Ses références culturelles africaines et plein "d'africanismes", semées ici et là, pimentent ses pages et apportent beaucoup de saveur au texte.  Derrière la légèreté évidente du roman perce un sujet plus grave, celui de l'intégration réussie, des origines et de la nationalité acceptée, d'une France colorée épanouie. Comme une démonstration que c'est possible, facile, évident. Un rêve ?

J'ai adoré : l'humour parfois féroce et l'optimisme frais qui se dégagent de ces pages. Le message de Léonora Miano est clair, la vie ensemble est possible, une France multiraciale existe. On l'entend cinq sur cinq.

Blues pour Elise, Léonora Miano, Plon. 198 pages 18 €. En vente sur mon blog http://www.leslivresquejaime.net/

Léonora Miano publie ici son cinquième roman. Son très beau roman Contours du jour qui vient a obtenu le Goncourt des Lycéens en 2006.

          

TELEMATIN mes coups de coeur du mardi 12 octobre

Dans l'émission Télématin, chronique de Damien Thévenot (photo), je vous ai parlé de trois romans que j'aime, à découvrir dans mes coups de coeur de septembre :

 

• La fortune de Sila, Fabrice Humbert, éditions Le Passage
• La couleur des sentiments, Kathryn Stockett, éditions Jacqueline Chambon
• La maison d'à côté, Lisa Gardner, Albin Michel

Pour voir la vidéo merci de clicquez ici :http://telematin.france2.fr/?page=chronique&id_article=20726

Pour acheter mes coups de coeur : un clic sur la couverture du roman choisi, dans la colonne de droite de ce blog. Amazon.fr livre gratuitement et me restitue 5% des ventes.

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Bravo !!! Mario Vargas LLosa reçoit le Prix Nobel de Littérature 2010

Bonne nouvelle! Le formidable écrivain hispano-péruvien âge de 75 ans reçoit la plus prestigieuse des distinctions littéraires.

La bonne occasion pour se précipiter sur ses meilleurs romans et faire un tour à la Maison de L'Amérique Latine (Paris 7è) qui consacre une étonnante exposition sur sa vie à travers des portraits.

Romancier, poète, essayiste, Mario Vargas LLosa est également un auteur engagé. Ses romans d'inspiration historique mêle le réalisme à la magie : les caïds, la fête au bouc, conversation avec la cathédrale. Je le préfère dans ses écrits plus romantiques, il parle merveilleusement bien d'amour. A lire absolument : Tours et détours d'une vilaine fille (génial de drôlerie) et La tante Julia et le scribouillard. Tous les deux en poches Folio.

Son prochain roman sortira en 2011 chez Gallimard "Le songe du Celte".

Kapitoil, Teddy Wayne, Editions Liana Levi

Premier roman épatant !

Candide, poli, gentil, le jeune Karim débarque à New York dans des conditions de rêve : il est invité par son patron pour renforcer les équipes informatiques la veille du redouté bug de l'an 2000. Brillant élément de la filiale du Qatar, génial as de l'informatique, il est fier et heureux de cette occasion qui le propulse pour quelques mois dans la capitale de tous les possibles. Il ne va pas perdre son temps. Il conçoit un logiciel fou qui permet de prédire les cours du pétrole et donc aux traders de faire des bénéfices colossaux en spéculant sur ces informations. Il le soumet à son patron qui cache sa joie. Le voici en passe de devenir quelqu'un. Est-ce son souhait le plus cher ? Quels compromis est-il prêt à accepter pour cela ? Ce roman parle un peu de finance et beaucoup des New-Yorkais. Karim promène un regard naïf sur la ville, le luxe, les gens et les relations professionnelles, familiales et amoureuses en vigueur dans big aple aujourd'hui. Tout cela est bien loin de sa culture, de son éducation musulmane, de son père si rigide. Il y a beaucoup d'humour, surtout quand Karim tente de comprendre certaines expressions toutes faites, quand il essaie d'être courtois (un mot qui n'existe pas chez les américains) ou d'être tendre avec Rebecca qui ne comprend pas ses hésitations ni ses phrases empoulées. La solitude et ses heures sombres est formidablement bien abordée comme la rivalité professionnelle, le manque d'humanité des grandes entreprises, la cupidité des financiers, le pouvoir de l'argent. Heureusement, il y a deux personnages merveilleux, un chauffeur de taxi noir, bougon mais tellement sympathique et la jeune soeur de Karim qui attend ses coups de fil au Qatar et croit fort en lui. L'écriture vive et fluide rend accessibles les passages techniques un peu pointus. Le ton ahuri et les maladresses de Karim amusent du début à la fin. Et puis il y a une jolie histoire d'amour. Belle réussite.

J'ai adoré : le portrait sans concession de New-York et des New-Yorkais vu par un américain, inédit et réjouissant. L'évolution des relations entre Karim et son père, au début très fortes et puis plus nuancées. La réflexion sur les travers du monde musulman et ceux du monde occidental.  

Kapitoil, Teddy Wayne, éditions Liana Levi. 368p 20€. En vente sur ce blog (colonne de droite un clic sur la couverture du roman).

 

 

          

 

Beurk!!! La Marylin nouvelle est arrivée !!!

Il sort le 7 octobre et tout le monde ne parle que de lui, le livre événement de cette rentrée littéraire "Fragments" (Seuil) les carnets intimes de Marylin Monroe. Il y a eu beaucoup de livres sur et autour de la star, voici de l'inédit : SON livre. Celui qu'elle aurait sans aucun doute écrit si elle était devenue vieille, moche et ridée. Voilà son journal intime, ou des extraits,  ses poèmes, ses lettres, ses photos, le tout datant de 1946 au 4 août 1962 (veille de sa mort), mis en page pour la plus grande joie de ses nombreux fans à travers le monde et surtout... pour le business.   
Car Marylin fait vendre. Beaucoup. Tout le monde le sait et surtout les éditeurs. Que dire sur Marilyn qui n'ait déjà été dit, écrit, filmé ? Voici la bonne idée, la Marylin nouvelle est arrivée, un peu avant le bojo nouveau : Marylin était un écrivain. Scoop ultra médiatique.

Qu'apprend-on dans ses écrits ? Je ne sais pas, je ne les ai pas lu et je n'en ai pas envie Ce que j'entends et lis dans la presse à leurs sujets me coupe l'appétit.  Ce qui me crispe le plus est sans aucun doute cette surprise attendrie et émerveillée "parce qu'elle savait écrire ?" Oui, non seulement elle était belle, sexy, drôle mais en plus ce n'était pas une gourde. Cela n'en fait pas pour autant un auteur d'ailleurs. Cela arrive assez souvent qu'une belle femme soit intelligente. Et ça, ça en bouche visiblement un coin à tous les machos du moment. Et à lire les titres des journaux : ils sont encore nombreux. Et le pire, c'est que dans le tas il y a quelques femmes... 

Ses écrits méritait-ils d'être publiés ?  La grande romancière américaine Joyce Carol Oates, qui a écrit il y a dix ans un très émouvant roman sur la vie de la star Blonde (réédité chez Stock) et qui a lu à cette occasion ses carnets intimes, a confié à leurs sujets lors de sa venue au Festival du Film Américain de Deauville en septembre dernier "...Il n'y a pas de véritable construction de la langue mais ce sont des impressions de vie crues et touchantes..." (Source: Inrock).

C'est clair comme réponse, non ? Marylin déplorait, parait-il, que son image soit exploitée à des fins mercantiles, elle n'a pas fini de se retourner dans sa tombe.