Un bon polar en vacances c'est comme du gâteau au dessert, cela ne se boude pas. J'ai dégusté le nouveau Camilla Läckberg avec un plaisir absolu. Soyons honnête ce n'est pas la qualité de l'écriture qui tient en haleine, la plume est plutôt plate et pauvre, mais en revanche l'intrigue et sa construction sont formidables. Vraiment. Comme dans six autres romans de l'auteur nous sommes dans le petit village de Fjällbacka avec Patrick Hedström, ses collègues et sa femme Erica encore enceinte (oui, oui, encore ! Et là elle attend des jumeaux encombrants...). Un homme a mystérieusement disparu sans laisser de trace, un de ses amis Christian reçoit des lettres anonymes et semble terrorisé. Avant son policier de mari, Erica s'en émeut et commencer à fouiller. Le récit fait alterner les faits ainsi que la double enquête d'Erica et de Patrick avec une histoire triste racontée par une voix d'enfant. Le trouble s'installe et ne fait que croitre au fil des pages. Le suspense est super bien maîtrisé ce qui fait toute la force de ce roman. Nous sommes associés à l'enquête, nous en savons un peu plus sans pour autant comprendre. La fin soulage sans apporter de joie. Le roman traite de maltraitance enfantine qui, quoique psychologique, n'en reste pas moins douloureuse. Ce qui justifie sans doute les passages un peu longs sur la vie de famille heureuse d'Erica et de Patrick dans leurs meubles Ikea ainsi que les histoires de couche-culotte. Ca cassent l'ambiance mais ça permet aussi de respirer.
J'ai adoré : la psychologie des personnages, le déroulé de l'action qui permet de réfléchir en même temps que les enquêteurs, le dénouement que l'on devine sans arriver à comprendre, juste avant qu'on nous raconte tout.
La sirène, Camilla Läckberg, Actes Sud. Traduit du suédois par Léna Grumbach. 412 p, 23,50 €. En vente sur mon blog via Amazon.fr
Camilla Läckberg, suédoise et auteur de romans policiers connaît un succès international. Il faut lire également La princesse des glaces (2008 Actes Sud) et L'enfant allemand (2011 Actes Sud).