Fresque familiale rude et douloureuse dans le Texas des années 70. Kerel est le dernier des quatre fils de Karl, celui qui a tué sa mère en venant au monde. Son père le regardera toujours ainsi et ne lui pardonnera pas. Sa colère permanente lui fera brutaliser ses quatres garçons en leur enseignant une vie austère et laborieuse. Le seul bonheur de Kerel sera les chevaux de course qu'ils élèvent. Un jour, un étrange et riche mexicain débarque avec ses trois filles à marier, leurs belles dots et de très beaux chevaux. Le méxicain propose un pari étrange que le père de Karel accepte : une course entre deux de leurs chevaux, l'un monté par sa fille et l'autre par Karel. L'enjeu est le mariage de ses trois filles. Kerel, un as de la course, est totalement subjugé par la sensuelle jeune fille et ses performances habituelles d'excellent cavalier s'en ressentent. Quelque soit le dénouement, Kerel sait qu'il a rencontré la femme de ses rêves mais son père n'aime pas perdre... Exhaltant roman à l'écriture envoûtante et au rythme infernal. Le portrait de cette famille, ancrée dans le deuil et le manque, bouleverse totalement. Le ton, parfois lyrique, ne manque ni de poésie et de sensualité. L'ambiance rugeuse et arride des terres comme des âmes serre le coeur et communique un malaise qui dure encore après la lecture du roman. Magnifiques passages sur la nature et l'harmonie entre les hommes et les chevaux. Un très grand roman de l'ouest américain.
J'ai adoré : la relation amoureuse forte et sensuelle, le rythme fou du roman que je n'ai pas pu lâcher, l'émotion intense provoquée par la très belle écriture.
Le sillage de l'oubli, Bruce Machart, Gallmeister. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Marc Amfreville. 344 p, 23,60€. En vente sur mon blog.
Bruce Machart est né au Texas et il enseigne la littérature à Houston. Ce livre est son premier roman. Aux Etats-Unis on compare son style à celui de Cormac McCarthy et Faulkner.