Le jeune et brillant Wiberforce, obsédé par son job, sort de sa boîte informatique et rentre direct chez lui tous les soirs. Il gagne beaucoup d'argent mais s'offre peu de plaisirs. Un jour il rencontre Francis Blake et sa cave immense aux vins rares millésimés. Il découvre l'art de déguster le bon vin dans ce lieu étonnant et magique mais aussi la convivialité, les amis, la chaleur qui manque à sa vie. Il se risque même à tomber amoreux d'une jeune aristocrate. Il ne peut plus se passer de ses "nouveaux amis" et encore moins du délicieux breuvage. Mais voilà, les vins, l'amitié et l'amour ont un prix. Wiberforce le découvrira à ses dépends. J'ai adoré l'humour so british du début du roman, la peinture cruelle de l'aristocratie anglaise frivole et méchante, l'initiation à la dégustation du vin qui n'a rien à voir avec l'alcoolisme même mondain. Un beau roman original, écrit avec élégance et une grande richesse de vocabulaire oenologique.
Descente aux Grands Crus
Paul Torday, JC Lattès, 280 p 20 €
Pour Léonora Miano parler de cuisine revient à parler d'identité, de racines. Des siennes. Camerounaise, elle évoque ici en 13 histoires courtes et savoureuses son enfance, les traditions de son pays, ses souvenirs mêlés de tendresse et de parfums de cuisine. Ses recettes donnent faim comme le Garri de crevettes et d'autres font sourire comme le "solo" ce plat préparé différemment par deux amoureux pour séduire une même belle indécise. Des expressions amusent comme le pain chargé (un sandwich) et le jazz (une sauce aux haricots rouges). J'ai adoré ce voyage plein de charme sur les rives du Cameroun conduit par une jolie plume fraîche et imagée.
Soulfood Equatorial
Léonora Minao, Nil Editions, 100 p, 12 €
Myriam se cherche. Son mari l'ennuie, son grand fils est parti. Que faire de sa vie ? Elle sait et aime cuisiner, pourquoi pas ouvrir son restaurant. Ce sera "chez moi" une cantine de quartier où elle donne le meilleur d'elle-même pour servir tous les jours un menu simple, bon et pas cher. Elle vit, travaille et dort dans son restaurant. Elle se douche dans le bac à légumes! Elle sera aidée par un étrange stagiaire Ben et les commerçants autour qui formeront une vraie chaîne de l'amitié et elle sera portée par une clientèle de fidèles qui la rassureront sur elle-même. Son succès lui permettra de se reconstruire. Belle histoire en forme de conte de fée moderne pour dire comment un rêve professionnel peut se tranformer en quête personnelle. J'ai adoré le personnage fragile et fort de Myriam, ses délicieuses recettes (toutes extra !), l'énergie positive et communicative du roman.
Mangez-moi
Agnès Desarthe, L'Olivier 2006, 280 p, 20 €