Passion sublimée par la musique !
A dix-neuf ans Aksel Vinding connaît déjà la douleur de la perte. Sa mère s'est noyée par accident il y a deux ans, à la suite de quoi son père est parti refaire sa vie. La mort le frappe à nouveau quand Anja, sa jeune fiancée pianiste promis à un bel avenir comme lui, meurt des suites d'annorexie. Le doute et le chagrin l'habitent. Sa professeur de piano le harcèle pour qu'il donne tout à son art. Aksel ne croit plus en rien. Il trouve un écho à sa douleur auprès de Marianne, la jeune mère d'Anja de dix-sept ans son aînée. Elle lui loue la chambre d'Anja pour ne plus être seule. Tous les deux ensemble, côte à côte, ils luttent, chacun enfermé dans son silence et dans sa musique. Aksel se remet à jouer Beethoven sur le magnifique piano à queue d'Anja et prépare son concours. Marianne écoute Joni Mitchell en boucle. Ils trouvent une voie vers la consolation, l'amour les cueille sans qu'ils s'en étonnent. Mais en 1970 la morale ne fait pas bon ménage avec les sentiments. Quel est l'avenir de leur violente passion ? Qu'est-ce qu'Aksel sait de la fragile Marianne ? De son histoire ? Très beau roman sur l'amour absolu, le deuil et la place de la musique dans la vie. Citations d'excellentes oeuvres pour piano avec interprètes de poids. Emouvante histoire d'amour lumineuse et sombre, servie par une écriture magnifique de sensibilité, pudeur et intelligence. On referme le roman avec un seul désir : recommencer !
J'ai adoré : tous les passages décrivant les morceaux de piano joués ou écoutés par Aksel, l'écriture possède une telle force d'évocation que la musique emplit toute la tête. L'auteur est pianiste, ses émotions donnent une densité extraordinaire au récit. Le piano, consolateur et objet de souffrance, est un personnage à part entière dans cette histoire. J'ai adoré également l'ambiance étrange et "boderline" quelque chose de dramatiquement beau qui pique les yeux. A lire de toute urgence !!!
Traduit du norvégien par Jean-Baptiste Coursaud.
L'appel de la rivière, Ketil Bjornstad, JC Lattès, 400 p, 21,50 €
A lire du même auteur : La Société des Jeunes Pianistes, avec le même jeune héros ivre de musique (6,95 € Le Livre de Poche)