Bienvenue chez Lilly in the Vallée, ma nouvelle librarie qui est aussi une galerie et un salon de thé que j'ai baptisé cantine, c'est plus rigolo je trouve.
Mon nouveau blog : http://www.lillyinthevallee.com vous donne toutes les infos utiles ainsi que mes coups de coeur dans l'actualité du livre. Il remplace ce blog leslivresquejaime.net Allez y faire un tour et abonnez-vous à la newsletter si vous souhaitez recevoir mes infos par mail. Vous pouvez également me commander les livres qui vous séduisent en cliquant sur "Me contacter". Et j'espère avoir le plaisir de vous accueillir prochainement dans mon joli village Normand. A bientôt et merci pour votre fidélité.
Lilly in the Vallée, 5 rue de Pont-Audemer, 27260 Cormeilles en pays d'Auge (30 km de Deauville, Trouville et Honfleur). lillyinthevallee@orange.fr
Ca y est !!! Mon nouveau blog www.lillyinthevallee.com prend le relais des livresquejaime.net. Allez y faire un tour et abonnez-vous à la newsletter si vous souhaitez recevoir mes coups de coeur et connaître l'actualité de ma nouvelle librairie, galerie, cantine. Vous pouvez également me commander les livres qui vous séduisent en cliquant sur "Me contacter". Et j'espère avoir le plaisir de vous accueillir prochainement dans mon joli village Normand. A bientôt et merci pour votre fidélité.
Belle histoire d'amour sur fond de lendemains de guerre difficiles dans le Londres des années 50. A l'heure où l'Angleterre se reconstruit Janusz, militaire et polonais réfugié en Grande Bretagne, attend sa femme Silvana et son jeune fils sur le quai de la gare. Ils ne se sont pas vus depuis sept ans. Chacun a vécu "sa" guerre. Ils vont se retrouver et vivre enfin la vie de famille dont ils rêvaient à Varsovie. C'est ce qu'ils désirent tous les deux. Mais l'exode, la faim, la peur, la violence ont laissé des traces dans le coeur de Silvana et dans celui de son fils, quasi mutique. Comment se retrouver quand tout vous a séparé si cruellement et si longtemps ?... Touchant et vibrant roman sur la fidélité et le couple. Les secrets du passé que chacun se cache pour épargner l'autre finissent par prendre toute la place et ruiner le présent. Les allers et retours entre hier et aujourd'hui donnent un rythme tonique au roman. Les personnages sont tous émouvants et attachants dans leur volonté absolue d'être heureux. L'auteur parle avec beaucoup de justesse de la
classe moyenne anglaise naissante des années 50, avec sa petite maison, son jardin clos et ses soirées douces autour d'une tasse de thé. Est-ce cela le bonheur ? Une bonne question abordée avec délicatesse et exigence.
J'ai adoré : l'ambiance middle class anglaise travailleuse et économe, le personnage de Silvana accrochée à ses rêves, le style fluide et vivant.
22 Britania Road, Amanda Hodgkinson, Belfond. Traduit de l'anglais par Françoise Rose. 432 p 21€. En vente dans ma librairie, Lilly in the Vallée, 5 rue de Pont-Audemer, Cormeilles en Pays d'Auge.
Amanda Hodgkinson , née en Angleterre, vit dans le sud de la France où elle est journaliste. Ce livre est son premier roman.
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Fresque ébouriffante sur fond de Paris collabo. Guillaume est un gamin sensible, intelligent, doué pour le dessin et promis à un avenir d'artiste. C'est ce que pense son mentor, un parisien critique d'art qui passe toutes ses vacances sur l'île anglo-normande où vit Guillaume avec son frère ainé et ses parents, les châtelains ruinés du coin. Les frères grandissent et s'adorent mais pour l'amour de Pauline ils deviendront un jour rivaux. Ce jour-là, après une violente dispute, Guillaume s'enfuit à Paris. Il a presque vingt ans, la guerre éclate et le laisse désemparé mais pas à court de ressources. Il va naviguer dans ce Paris interlope de l'Occupation comme un poisson dans l'eau jusqu'au jour où, comme tant d'autres, il basculera du côté des vainqueurs pour sauver sa peau. Roman historique et romanesque passionnant, ultra documenté, fourmillant de détails savoureux sur les trafics de l'époque. Les personnalités réelles se mêlent à la fiction et c'est génial. L'intrigue m'a enchaînée aux pas incertains de Guillaume. Oui il est lâche, peu scrupuleux, égoïste, oportuniste, futile et sans morale mais malgré tout furieusement sympathique. Guillaume fait tout, le pire comme le meilleur, avec une naïveté et une gentillesse déconcertantes. Trop jeune et pas encore "construit" il se cherche une identité dans un monde sans plus aucun repère. L'écriture brillante et habile donne un ton juste à ce récit, sans dramatiser ni accuser. L'auteur nous parle de ce passage à l'âge adulte pas si facile à négocier quand on est rêveur, exalté, livré à soi-même et dépassé par les évènements. Guillaume n'est pas un héros mais il est terriblement humain et c'est irrésistible.
J'ai adoré : le rythme, le style, le ton, ce qui fait une super histoire que l'on a plaisir à retrouver chaque soir avant de s'endormir. Il y a tout dans ce roman, amour, haine, intrigues, anecdotes, humour, drames et larmes.
Les fidélités successives, Nicolas d'Estienne d'Orves, Albin Michel. 712 p 23,90€. En vente sur mon blog via Amazon.fr
Nicolas d'Estienne d'Orves, journaliste musical, a publié une vingtaine de romans dont Othon ou l'Aurore impossible Prix Roger Nimier 2002. Il a un talent de conteur étonnant.
LA révélation de cette rentrée littéraire. Un court roman d'amour d'une rare beauté. Il y a Bruno qui joue du violoncelle sans passion et Hannah qu'il croise un jour où le destin s'en mêle. Ils ne sont plus tout jeune, ils sont tous les deux blessés cruellement par la vie, ils vivent seuls sans chercher l'autre. Bruno et Hannah ont un chagrin étouffant pour unique compagnie. Ils voient dans leur enfance le paradis idyllique à jamais perdu. Je ne vous raconte pas leur histoire, il faut lire ce roman lumineux, bref et dense. C'est un enchantement. L'écriture est merveilleuse de retenue et délicatesse. L'économie de mots et la simplicité de narration touchent droit au coeur. J'ai été émue, ravie, totalement sous le charme de cette histoire simple racontée par une plume limpide et forte. L'auteur parle du hasard, des chemins mystérieux qui mènent à la rencontre, la vraie, celle qui boulerverse deux vies. Comment reconnaître l'autre ? Comment savoir que c'est lui ou elle et personne d'autre ? Comment faire avec son histoire et celle de l'autre ? Des questions existentielles abordées avec sensibilité, tendresse et intelligence. Bijou absolu !!!
J'ai adoré : tout!! Je l'ai déjà lu trois fois... Je garde des phrases dans l'oreille.
L'amour commence en hiver, Simon Van Booy, Autrement. Traduit de l'anglais par Micha Venaille. 112 p, 12€. En vente sur mon blog via Amazon.fr
Simon Van Booy, vit à Londres mais a grandi au Pays de Galles. Il est l'auteur d'un recueil de nouvelles The secret lives of people in love et d'un roman Everything beautiful began after. Ce roman est son premier à paraître en France. On attend déjà les autres...
Récit bouleversant. L'auteur raconte à la première personne du pluriel (un "nous" d'une force inouïe) la vie de ces jeunes japonaises du début du XXe siècle qui ont quitté familles et traditions pour aller rejoindre des maris japonais inconnus, déjà établis en Californie. Elles sont parties joyeuses dans leur kimono fleuri, pleines de rêves et d'espoir. Sur le bateau du départ, elles sourient en caressant la photo de l'époux qui les attend à l'autre bout du voyage. La traversée sera rude, longue et cruelle. L'arrivée encore plus. Les maris s'avèrent plus vieux que sur les photos, très pauvres et pas si gentils que ça. Les nuits de noce virent au cauchemar. Elles doivent travailler la terre comme des hommes et faire des enfants, voilà leur destin. Les journées dans les champs s'enchaînent sans répit, la misère fanent leur beauté juvénile, les grossesses alourdissent leurs traits délicats. Et pour couronner le tout, la seconde geurre mondiale désigne bientôt les japonais comme indésirables sur le territoire américain. Quelle injuste destinée... Ces pages vrillent le coeur du début à la fin. Le rythme lancinant des énumérations plurielles donne le vertige dès les premières lignes et installe un malaise que rien ne dissipe. Il y a quelque chose d'obsessionnel et d'inquiétant dans la prose raffinée de l'auteur. Une insistance désolée, comme une ode triste, simple et sans mélo. Après la lecture de ce court récit, persiste une petite musique douloureuse et pourtant très belle.
J'ai adoré : la construction, le style et l'écriture virtuose ainsi que l'histoire tragique de ces femmes anonymes sacrifiées.
Certaines n'avaient jamais vu la mer, Julie Otsuka, Phébus. Très joliment traduit de l'anglais (américain) par Carine Chichereau. 144p 15€. En vente sur mon blog via Amazon.fr
Julie Otsuka vit en Californie. Diplômée en art et peintre, elle publie son premier roman en 2002 Quand l'empereur était un Dieu (Phébus 2004).
Histoire poignante, mais pas triste, d'une vieille dame très digne. Lilly Bere a quatre-vingts neuf ans et une vie pleine derrière elle. A présent seule, et parce qu'elle estime en avoir assez vu, elle envisage de se suicider. Avec sourire, elle se souvient de ses amours, des hommes de sa vie. Elle raconte son père, solide et courageux policier dans une Irlande déchirée. Son frère adoré mort à la guerre de 40. Tadg, qui allait devenir son mari après leur fuite précipité vers le Nouveau Monde. Joe, son second mari au comportement si étrange. Ed, son fils chéri, Monsieur Nolan son ami, et puis Bill disparu tragiquement. Le roman égraine les chapitres en comptant les jours de Lilly sans Bill. Ces pages disent aussi cette époque pleine de guerres, de haines raciales, de misère, de petites et grandes peurs. Lilly traverse toutes ces saisons le coeur en écharpe et elle finit par plus vouloir le sentir battre au rythme des drames du monde... Il y a beaucoup de tendresse et de douceur dans ce récit, beaucoup d'élégance et de charme dans cette vieille dame fanée qui ne se plaint jamais. Elle accepte son destin avec une lumineuse sérénité, sans rien regretter mais avec le désir simple de descendre en marche. Il n'y a rien de morose ici, au contraire. L'écriture est sublime de délicatesse et légèreté. En refermant le livre on comprend totalement Lilly mais on aimerait la retenir encore un peu pour lui dire combien on l'aime.
J'ai adoré : le magnifique personnage de Lilly, le ton énigmatique et l'ambiance feutrée, cette façon intelligente et sensible d'aborder le sujet de la fin de vie des personnes âgées, très belle argumentation pour alimenter le débat actuel sur l'euthanasie.
Du côté de Canaan, Sebastian Barry, Joëlle Losfeld. Traduit de l'anglais (Irlande) par Florence Lévy-Paoloni. 276 p 19,50€. En vente sur mon blog via Amazon.fr
Sebastian Barry est Irlandais. Il a publié trois autres romans, Dunne (2005), Un long chemin (2006) et Le testament caché (2009) tous parus chez Joëlle Losfeld.
Petite jubilation littéraire. Ce roman burlesque rend un bel hommage aux grands westerns de la Ruée vers l'or. Charlie et Eli sont frères et deux redoutés tueurs à gages. Le premier est rustique, l'autre sensible. Ils obéissent au "Commodore" qui désigne ceux qu'ils doivent tuer, sans état d'âme. Les voilà en route vers la Californie pour régler son compte à un chercheur d'or en affaire avec leur patron. Leur chevauchée improbable est semée de rencontres étonnantes, de meurtres saignants, d'amourettes impossibles, de petites et grandes émotions. Si Charlie a le tempérament d'une brute épaisse avinée, Eli se pose des questions existentielles et pertinentes sur leurs existences de truands. Il s'interroge aussi sur les inconvénients d'avoir un frère. Et c'est irrésistible. Vont-ils arriver au bout de cette mission ? L'humour noir, le ton excentrique et le propos subtil, font de ce récit un petit bijou du genre décalé. Si la violence déroute un peu, les dialogues ravissent et la plume enchante. Sous le prétexte d'une farce colorée, l'auteur nous invite à méditer sur cette Amérique éternellement agîtée par l'appât du gain. Il parle aussi, avec pudeur, de la tendresse unique et inconditionnelle entre frères... ou soeurs. Une épopée enfiévrée à dévorer absolument !!
J'ai adoré : l'originalité du roman, les relations entre les deux frères aux tempéraments si différents et pourtant si attachés l'un à l'autre, le décalage entre le langage châtié d'Eli (presque précieux) et la sauvagerie autour, l'humour noir et les scènes loufoques.
Les frères Sisters, Patrick de Witt, Actes Sud. Formidablement traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Emmanuelle et Philippe Aronson. 358 p 22, 80€. En vente sur mon blog via Amazon.fr
Patrick de Witt, né en 1974, vit dans l'Oregon. Son premier roman Ablutions a été publié en 2010 (Actes Sud)
Histoire virile, rude et brutale, sur fond de paysages grandioses des montagnes de Caroline du Nord. Le jeune Travis, 17 ans, est en conflit avec l'autorité paternelle et tout ce qui lui ressemble. Il faut dire que son père le bat et le rudoie souvent en travaillant sur son exploitation de tabac. Le vieux Toomey, lui, le blesse gravement pour lui donner une leçon le jour où Travis lui vole des plans de cannabis. Et puis il y a Léonard, un prof brisé et désormais dealer. Il vit dans un camping-car avec Dena, jeune droguée à la dérive. Travis quitte ses parents pour se réfugier chez lui. Il va passer une année qu'il n'est pas prêt d'oublier, de celle qui font quitter l'enfance et grandir d'un coup. D'autant plus qu'il va découvrir une vieille histoire qui touche sa famille, un terrible massacre pendant la guerre de Sécession. Roman impressionnant, à l'écriture superbe avec des envolées poétiques bouleversantes dès qu'il s'agit de nature. L'opposition est forte et permanente entre la noirceur des hommes, ceux d'aujourd'hui comme ceux d'hier, et la beauté préservée des paysages. Le jeune Travis possède en lui cette dualité : bière, dope et petits boulots côtoient son plaisir émerveillé de travailler le nez dans la terre et celui de pêcher la truite sauvage à main nue. Et si nous possédions tous cette part de beauté dans l'enfance et que nous la perdions en grandissant ? A méditer.
J'ai adoré : La sauvagerie des Appalaches mise en parallèle avec celle des hommes, c'est dur mais beau et marquant. J'ai aimé l'écriture si évocatrice et si émouvante.
Le monde à l'endroit, Ron Rash, Seuil. Remarquablement bien traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Isabelle Reinharez. 281 p 19,50 €.
Ron Rash publie ici son troisième roman. Il s'est fait connaître en France avec Un pied au paradis (Le Masque 2009), chef d'oeuvre à lire absolument.
Sombre est le nouveau roman de Fabrice Humbert mais pourtant je l'ai adoré et dévoré d'un trait (comme ses quatre précédents livres). Cet auteur sait captiver en dénonçant des dérives de notre société. Il appuie là où ça fait mal avec une force et une virtuosité incroyables. Dans ce roman à trois voix, j'ai tremblé pour la jeune Norma et sa soeur Sonia, en fuite de Colombie vers les Etats-Unis depuis que leur père a été massacré par une bande de trafiquants de drogue. Arriveront-elles à bon port, saines et sauves ? Et puis je me suis indignée contre le féroce sénateur Urribal qui terrorise son monde sur ses vastes terres mexicaines. Saura-t-il tenir tête aux puissants cartels de la drogue qui le menacent ? Et enfin, en banlieue parisienne, j'ai été émue par le jeune Naadir, petit surdoué, qui tente de comprendre le monde dans le chaos qui l'entoure. Suivra-t-il le mauvais exemple de ses deux frères aînés ? La drogue est le fil conducteur de ce roman catastrophe. Depuis le modeste cultivateur de coca au fond de la jungle Colombienne, en passant par les puissants trafiquants, jusqu'aux petits dealers de banlieue, j'ai suivi avec passion le chemin cruel et fatitique de ce macabre marché. Des milliers de destins brisés pour assouvir la soif d'argent d'une poignée d'hommes en mal de puissance. Constat affligeant. Remarquablement bien documenté, parfaitement bien écrit et mené avec une belle énergie, ce récit passionne. Encore une fois l'écriture de Fabrice Humbert prend aux tripes et ne nous lâche plus. A lire absolument !!
J'ai adoré : le personnage de Norma, courageuse et volontaire, et celui de Naadir porteur d'espoir et du rêve d'un monde meilleur grâce à la culture.
Avant la chute, Fabrice Humbert, Le Passage. 288 p 19 €. En vente sur mon blog via Amazon.fr
Fabrice Humbert a publié quatre autres romans. Il faut lire absolument : L'origine de la violence (Prix Orange du Livre 2009 et Prix Renaudot Poche 2010) ainsi que La Fortune de Sila (Grand Prix RTL Lire 2010). Un jeune auteur Français déjà très remarqué.