Histoire d'amour pudique. Nous sommes dans un petit village irlandais, dans les années 50. Ellie, jolie orpheline timide et douce, épouse un fermier veuf et taciturne. Elle travaille dur, mène une vie sans joie et sans confort sans se plaindre. Son seul regret est de ne pas pouvoir avoir d'enfant. Un jour son regard croise celui du séduisant Florian Kilderry, photographe sensible et cultivé. Il n'est pas indifférent à la tranquille beauté solaire d'Ellie. Elle tombe raide dingue amoureuse de lui et, morte de honte, tente de le fuir mais il est bien décidé à mieux la connaître. Dans le village il y a une mauvaise langue qui a tout deviné de l'idylle naissante. Les amoureux se verront en douce dans la campagne accueillante de l'été jusqu'au jour où Florian avouera à Ellie qu'il a le projet de parcourrir le monde. La fin de l'été sera-t-elle la fin de leur histoire ? Jolie prose classique et élégante pour parler d'amour avec réserve et finesse. Toutes les émotions, ou presque, sont plus suggérées que racontées. C'est un roman d'atmosphère qui restitue parfaitement l'ambiance pesante de ces petits villages perdus dans la lande où tout le monde sait tout sur tout le monde depuis des générations et où il convient de ne pas déroger aux règles. L'auteur brosse un beau portrait de femme amoureuse dont la candeur et la confiance touchent au coeur. Une belle histoire triste.
J'ai adoré : les descriptions de paysage, la vie du village avec ses commères aigries et jalouses, les sentiments sincères qui animent les deux héros.
Cet été là, William Trévor, Phébus. Traduit de l'anglais (Irlande) par Bruno Boudard. 252 p 21 €. En vente sur mon blog via Amazon.fr
William Trévor est considéré comme un écrivain majeur de la littérature anglaise. Irlandais, il vit aujourd'hui à Londres et il a 84 ans. Son chef d'oeuvre demeure En lisant Tourgueniev (Booker Prize 1991).