Il nous a épaté avec un traité faussement désinvolte, l'art de prendre la balle au bond, où son esprit vif, son humour et sa belle maîtrise de la langue française, faisaient merveille. Voici Denis Grozdanovitch de retour avec un premier roman subtil. Pour tous ceux qui aiment les mots, leurs doubles sens, contresens et sens cachés, ces pages se dégustent avec une délectation gourmande. L'histoire débute comme on aime par une rencontre amoureuse qui pourrait avoir une suite heureuse si... Mais voilà notre auteur en route pour Florence où l'attend une Contesse dans sa belle demeure pour écrivains en quête de tranquilité créative. Il écrira un peu et fera des rencontres étonnantes, des personnages avec qui il aura des conversations légères et graves à l'image de la vie qu'il refuse de prendre au sérieux. il y aura une libraire, un prêtre, la riche Comtesse évidemment et un étrange marionnettiste. Ces échanges sont nourris de multiples références littéraires et philosophiques. Les conversations se mêlent aux danses et pensées des marionnettes lors d'un spectacle mémorable. Des poupées animées par la pensée du marionnettiste qui nous renvoie à notre statut de simple pantin. Nous nous agitons avec l'audace de prétendre être maîtres de nos pensées. Mais qui tire nos ficelles ? Roman intelligent et séduisant qui fait triompher le rire face aux incertitudes de la vie, théâtre fragile qui ne tient qu'à un fil.
J'ai adoré : La vibrionnante érudition de l'auteur, l'humour et le style envoûtant de son récit, on est sous le charme du début à la fin. A lire absolument.
La secrète mélancolie des marionnettes, Denis Grozdanovitch, L'Olivier. 336 p 20 €. En vente sur mon blog.